Kobudo d’Okinawa de la Famille Matayoshi

Histoire et culture

Le Kobudo est un art martial traditionnel originaire de l’île japonaise d’Okinawa, qui tire ses influences de la culture et de la tradition chinoises. Il a été élaboré par les habitants d’Okinawa au XVIIe siècle, lors des invasions japonaises, alors qu’ils étaient privés d’armes pour éviter leur rébellion. Ils ont donc dû élaborer des techniques de défense à main nue à partir d’objets et d’outils usuels de leur vie quotidienne, ce qui a conduit à l’utilisation d’ustensiles pour se défendre, à la base du Kobudo.

Les entraînements se déroulaient en secret, car il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Les techniques étaient élaborées avec une grande ingéniosité et créativité guerrière, profitant des influences chinoises. Le Kobudo a été pratiqué de génération en génération pour parvenir jusqu’à nous, et un bon nombre d’experts okinawaïens de Karaté pratiquent également le Kobudo.

Le Kobudo a démontré son efficacité au cours de son histoire, mais il est aujourd’hui considéré comme inutile pour combattre face aux armes modernes. Il a trouvé une nouvelle fonction en tant qu'”Art de la Paix”, permettant de perpétuer le souvenir d’hommes et de femmes qui n’avaient qu’un but : défendre leur vie. Les arts martiaux traditionnels représentent un héritage culturel d’une grande richesse pour l’île d’Okinawa.

En passant de Kobu-Jutsu à Kobudo, les techniques martiales sont, à présent, un support pour la réalisation de soi, une Voie. Le Kobudo est considéré comme une pratique qui permet de développer sa force intérieure, sa concentration et sa discipline, et qui permet également de découvrir sa propre voie. Chaque terme technique est intitulé en japonais, car le Kobudo est étroitement lié à la culture et à la tradition japonaises.

En somme, le Kobudo est un art martial qui a évolué au fil du temps, passant d’une technique de défense à main nue à un support pour la réalisation de soi. Il représente un héritage culturel et un symbole de la résilience du peuple d’Okinawa face aux invasions et aux épreuves de l’histoire. Aujourd’hui, le Kobudo est pratiqué dans le monde entier en tant qu’art martial et discipline spirituelle, témoignant de sa capacité à transcender les frontières culturelles et géographiques.

La tenue de Kobudô (Kobudô-Gi)

Dans l’école Matayoshi de Kobudo, la veste noire de la tenue symbolise les armes, le côté Yin, tandis que le pantalon blanc symbolise le Yang, la main nue. Cette distinction symbolique entre les armes et la main nue est importante dans la pratique du Kobudo, car elle influence la façon dont les techniques sont enseignées et exécutées.

En général, la veste noire représente les entraînements avec les armes, tandis que le pantalon blanc représente les entraînements à mains nues. Cela reflète la notion que les armes représentent une force mortelle, tandis que les techniques à mains nues sont davantage centrées sur la discipline intérieure et la maîtrise de soi.

De plus, le choix des couleurs noir et blanc est également symbolique. Le noir représente la force, la détermination et la résolution, tandis que le blanc représente la pureté, la paix et la sérénité. Ces deux couleurs opposées mais complémentaires se combinent pour former un tout équilibré, reflétant la philosophie du Yin et du Yang.

Description de notre emblème de KOBUDO

L’insigne de l’école de Kobudô Matayoshi se compose de 18 pétales de chrysanthèmes dorés, qui symbolisent la longévité, la prospérité et la stabilité. Dans la culture japonaise, cette fleur est considérée comme noble et est souvent associée à l’empereur et à la noblesse. Elle est également souvent utilisée comme symbole national du Japon.

Au centre de l’insigne, se trouvent trois formes centrales appelées MitsuDomoe ou Hidari Gomon. Ces formes sont inspirées du blason d’Okinawa et représentent l’unification des trois provinces de l’île. Elles peuvent également avoir d’autres significations symboliques, telles que la représentation de la famille, de la religion et de la communauté.

L’histoire de l’insigne remonte à 1928, lorsque Sensei Matayoshi Shinko et Sensei Funakoshi Gichin ont présenté une démonstration de Kobudô devant l’Empereur Hirohito du Japon. Impressionné par leur performance, l’Empereur leur a accordé la permission d’utiliser le chrysanthème comme emblème de leur école. Sensei Matayoshi Shinko a ensuite intégré le Mitsu Domoe au centre de l’insigne pour symboliser l’unification du Japon et d’Okinawa.

L’insigne de l’école Matayoshi est devenu un symbole emblématique de l’école et est largement reconnu dans le monde entier. Il représente l’histoire et la tradition de l’art martial du Kobudô ainsi que les valeurs fondamentales de l’école, telles que la force, l’harmonie et l’unité.

 

Sensei Shinko MATAYOSHI

Création du Kobudô d’Okinawa

L’enseignement du kobudô d’Okinawa est parvenu jusqu’à nous grâce à la ferveur de Maîtres en Kobudo. Me Shinko MATAYOSHI est né en 1888 dans la ville de Naha. Il commença, dès son enfance, l’étude du kobudô auprès de Me Shokuho AGENA et Me IREI.
Au début du XXe siècle, il entreprit un voyage pour approfondir ses connaissances en arts martiaux. Parcourant toute l’Asie de l’Est, Il fut ainsi initié à l’art de nouvelles armes: un cavalier brigand lui apprit l’équitation, le lasso et l’art du couteau ; un vieux Maître chinois, Me KINGAI lui fit découvrir l’art du Timbe, du Suruchin et du Nunti mais aussi la médecine chinoise et l’acupuncture.

En 1929, il se rendit au Japon pour participer à une cérémonie, en l’honneur de l’Empereur MEIJI. Maître Shinko MATAYOSHI présenta ainsi le kobudô au côté de Gichin FUNAKOSHI qui présentait le Karate.

En 1935, il retourna à Okinawa où il poursuivit son étude des arts martiaux avec des Maîtres d’Okinawa. Il consacra le reste de sa vie à l’enseignement du kobudô dont il était devenu expert.

En 1947, il disparut à l’âge de 59 ans.

Sensei Shimpo MATAYOSHI

La succession et la diffusion

Me Shinpo MATAYOSHI, (fils de Shinko MATAYOSHI), ayant débuté le Kobudo dès l’âge de 7 ans, sous la direction de son père, entreprit de poursuivre son œuvre. Il enseigna ainsi le Kobudo à Kawasaki puis retourna, en 1960 à Okinawa où il fonda le KODOKAN, Dojo de Kobudo, en mémoire à son père.
Il a œuvré, durant le restant de sa vie, à diffuser le Kobudo à travers le monde et contribua à la création de la Fédération d’Okinawa de Kobudo “All Okinawa Kobudo Renmei”. Il fit son premier stage en Europe à Strasbourg sur l’invitation de Roland HABERSETZER, alors responsable du SUC Karate (Strasbourg Université Club) en 1975, et dans lequel le club Bujinkai Strasbourg donne toujours des cours.

L’année suivante, en 1976, Sensei Matayoshi envoya son élève Sensei Kenyu CHINEN alors 6è Dan en France pour diriger plusieurs stages de Kobudo, dont les premiers se déroulèrent à Strasbourg, à la demande de Roland HABERSETZER.

Expert en Kobudo et en Karate, il a atteint le grade de 10e Dan dans ces arts martiaux. Elevé au titre rarissime de “trésor impérial vivant” au Japon, il s’éteignit en 1997 à l’âge de 74 ans.

Sensei Kenyu CHINEN Hanshi 10è Dan

Le développement et la transmission

Me Kenyu CHINEN est né en 1944 sur l’île d’IE, située à Okinawa, au Japon. En 1963, il commence la pratique du Kobudô (l’art martial des armes traditionnelles d’Okinawa) sous la direction de Me Shinpo MATAYOSHI, un célèbre maître de Kobudô 10e Dan, ainsi que du Karate Do Shôrin Ryû avec Me Shuguro NAKAZATO, un autre grand maître d’Okinawa.

En 1976, Me Kenyu CHINEN décide de quitter le Japon pour venir en France et transmettre les enseignements de Me Shinpo MATAYOSHI. Depuis, il a consacré sa vie à l’enseignement du Kobudo et du Karate Do Shorin Ryu en France et en Europe.

Me Kenyu CHINEN, qui a atteint le grade de Hanshi (10e Dan) en Kobudo, le plus haut grade possible dans cette discipline, a joué un rôle essentiel dans la transmission du savoir traditionnel du Kobudo. Il a formé de nombreux instructeurs, dont Thierry MICHEL, à qui il a transmis ses connaissances approfondies.

Le style de Kobudo transmis par Me Chinen à notre professeur Thierry MICHEL, est caractérisé par des techniques de combat avec des armes traditionnelles telles que le bō (bâton long), le sai (trident), le tonfa (bâton de police), le nunchaku (chaine avec deux bâtons) et le kama (faucille). La méthode est basée sur les principes de l’efficacité, de la fluidité et de la précision, ainsi que sur la transmission des valeurs de l’art martial telles que le respect, la discipline et la persévérance.

Sensei Thierry MICHEL, Renshi 5è Dan

La nouvelle génération

Sensei Thierry Michel a découvert le Kobudo d’Okinawa en 1987, à l’âge de 15 ans, sous la tutelle de son premier professeur, Maître Jacques Boissy. Ce dernier lui a enseigné les bases de cet art martial, notamment le maniement du bâton long (Bō), du Tunkuwa (Tonfa) et du Saï. En 1989, encouragé par Maître Boissy, Sensei Thierry a participé à son premier stage de Kobudo d’Okinawa à Thonon-les-Bains, dirigé par le Grand Maître Kenyu Chinen.

Cette expérience, ainsi que sa rencontre avec Sensei Chinen, ont été décisives pour Sensei Thierry, qui a alors décidé de s’investir pleinement dans l’étude du Kobudo traditionnel d’Okinawa. En 1990, Maître Boissy lui confie la direction de son dojo, permettant à Sensei Thierry de devenir officiellement professeur de Kobudo et de suivre directement l’enseignement de Sensei Chinen.

En 1991, à la demande de Sensei Chinen, Sensei Thierry s’est rendu pour la première fois à Okinawa. Pendant plus d’un mois, il a suivi les entraînements de Sensei Chinen, mais surtout ceux du Grand Maître Shimpo Matayoshi et de ses élèves les plus gradés, tels que Sensei Yamashiro, Sensei Gakiya, Sensei Ishiki et bien d’autres. C’est à cette occasion que Sensei Thierry a été initié pour la première fois au Kingai Ryu de l’école Matayoshi. Par la suite, Sensei Chinen a enseigné à Sensei Thierry la finesse et la richesse des techniques du Kingai Ryu, à travers le Kata Hakaku (白鶴 = Grue Blanche).

Depuis 2001, Sensei Thierry enseigne la richesse des Kata de Kobudo d’Okinawa et leurs applications (Bunkai Oyo) dans son propre dojo à Strasbourg.

En 2015, grâce au soutien de Sensei Chinen, Sensei Thierry réalise son rêve de devenir professionnel dans les arts martiaux d’Okinawa, ce qui lui permet de consacrer tout son temps à l’étude, la pratique et l’enseignement de son art.

Continuation et Évolution

Aujourd’hui, Sensei Thierry poursuit son apprentissage et sa mission de transmission sous la direction de Me Sanguinetti, élève de Maître Matayoshi jusqu’à son décès en 1997. Me Sanguinetti, ayant hérité de l’enseignement direct de Me Matayoshi, continue de perpétuer les traditions et les techniques du Kobudo d’Okinawa. Sous sa direction, Sensei Thierry Michel enrichit encore davantage son expertise et son savoir-faire, assurant ainsi que l’enseignement du Kobudo reste fidèle à ses racines tout en évoluant avec les pratiques modernes.

Le dojo Bujinkai Karaté Kobudô Strasbourg continue de prospérer, offrant un enseignement authentique et complet du Kobudo d’Okinawa. Grâce à cette lignée de maîtres et à l’engagement de Sensei Thierry, les élèves du dojo bénéficient d’une transmission directe et ininterrompue des techniques et des philosophies de cet art martial ancestral.

Calligraphie réalisée par Sensei CHINEN Hanshi pour Thierry MICHEL lors de son premier stage à Thonon-les-Bains en 1989. Les kanji représentent “Sho-shi” (初志) est un mot composé de deux kanjis : “Sho” (初) qui signifie “début” ou “premier”, et “Shi” (志) qui signifie “volonté” ou “intention”. Sensei Chinen a utilisé l’expression “Sho-shi” pour inciter Thierry MICHEL à se remémorer ses motivations et aspirations premières, et à maintenir son engagement envers ses objectifs, malgré les difficultés ou les tentations qui pourraient se présenter. Aujourd’hui, ces mots continuent d’inspirer Thierry MICHEL dans sa mission de transmettre le savoir du Kobudo traditionnel d’Okinawa à un large public.

Sensei CHINEN a l’habitude de donner une version en Kanji du prénom de ses plus proches élèves en fonction de la prononciation, du caractère de la personne, de son importance, etc. Les kanji ci-dessus représentent le prénom THIERRY que Sensei CHINEN a donné à Thierry MICHEL en 1991 lors de son premier voyage à Okinawa.  Le premier est “CHI” 知 qui peut se traduire par “savoir” ou “connaissance”, mais c’est surtout le premier kanji du nom “CHINEN”. Le second est “E” 江 qui signifie “rivière” ou “fleuve”, il est couramment utilisé dans les noms géographiques au Japon, tels que des noms de villes, de rivières ou de régions. Il est également utilisé dans des expressions poétiques pour évoquer le paysage ou la nature. C’est aussi le kanji que l’on retrouve dans “IE JIMA”, l’île proche d’Okinawa où est né Sensei CHINEN. Enfin “RI” 利 signifie “avantage” ou “profit”, cependant il peut être interprété comme la capacité de prendre des décisions rapides et efficaces pour obtenir un avantage ou un profit. Le kanji de la parole à droite représente la communication ou l’expression verbale, qui peut suggérer la capacité de communiquer efficacement pour obtenir des avantages.

Notre professeur Thierry MICHEL 知江利 est fier du nom en Kanji que lui a donné Sensei CHINEN mais il le rend aussi humble dans sa pratique et avec ses sempai et ses élèves.

Les Armes de Kobudô traditionnel d’Okinawa de la Famille Matayoshi

Il existe de nombreuses armes de kobudô d’Okinawa. Elles sont issues d’instruments qu’utilisaient les habitants d’Okinawa (paysans et pêcheurs) dans leur vie quotidienne. Ces ustensiles, utilisées comme armes, sont au nombre de 12. Le maniement des armes de kobudô demande des années d’entrainement pour être maîtrisées.

En raison de leur complexité ou de leur dangerosité, certaines de ces armes ne sont enseignées qu’à partir d’un haut niveau de pratique en kobudo.

Le Bô

Bâton en bois (chêne, néflier, arec ou kuba -une espèce de palmier-), de grande taille (>hauteur d’un homme ~1,83m). C’est l’un des ustensile les plus anciens ayant servi sur les champs de bataille. Dans notre école,  c’est l’arme de base que l’on apprend en premier.

Le Sai

C’est une sorte de trident métallique qui a la forme d’un corps humain et s’utilise par paire ou par trois, le troisième étant situé dans la ceinture. Autrefois, les policiers appelés “Chikusaji” portaient et utilisaient cette arme afin de maintenir l’ordre public. Cette arme est particulièrement efficace contre les sabres. Lorsque il y a 2 ou 3 sai, ils pouvaient être également lancés.

Le Tunkuwa

Le Tunkuwa vient d’un outil en bois servant à prendre les marmites ou d’une manivelle située sur une grosse pierre et servant à moudre le blé. A l’origine cet outil vient du Vietnam et a été totalement intégré dans la vie et la culture des RyuKyu. Il s’utilise par paire et permet à la fois de se protéger mais surtout d’attaquer avec des frappes directes ou circulaires. Une évolution moderne du Tunkuwa a donné naissance au Tonfa moderne, utilisé par différents corps de police, dans le monde.

La particularité de cette arme est sa capacité non seulement à faire des attaques très puissantes grâce à la force centrifuge mais surtout sa richesse en terme de blocages.

Le Nunchaku

Cette arme de kobudo, popularisée par les “films d’arts martiaux” de Bruce Lee dans les années 70, est composée de 2 bâtons courts reliés par une corde. Elle utilise la force centrifuge et la vitesse dans beaucoup de ses techniques. Son origine est mal définie: était-ce un fléau, un mors de cheval, ou un outils à écorcer ?… Très facilement dissimulable et il n’en reste pas moins très efficace pour les attaques.

Le Jo

C’est un bâton court (~1,22m) qui a un maniement spécifique. Il se pratique différement du Bo et son maniement se rapproche plutôt de son utilisation en Aikido ou dans les écoles de JoJutsu par exemple. Le seul et unique Kata a été créé par Sensei Katuyoshi Kanei à la demande de son maître, Sensei Matayoshi Shimpo.  Sensei Kanei a pratiqué le Jô dans une école japonaise,  la Shindo MusoRyuJoDo.

Le Sansetsukon

C’est une sorte de Nunchaku à 3 branches de même longueur, reliées entre elles par des anneaux métalliques. Cette arme est d’origine chinoise (San Jie Gun). D’utilisation difficile, elle est très dangereuse en raison de son encombrement et de sa puissance dûe à la force centrifuge utilisée dans ses techniques.

Le Kama

C’est la faucille des paysans d’Okinawa. Elle s’utilise par paire. On l’utilise en bloquant puis piquant, coupant ou transperçant l’adversaire. Son maniement demande une forte attention et concentration car la moindre erreur peut avoir des conséquences importantes.

Cette arme est sans doute la plus dangereuse de toutes les armes d’Okinawa et n’est enseignée qu’à très haut niveau de pratique, en Kobudo. Il existe également la “faucille à corde” (Himotsuki Kama) qui permet d’atteindre son adversaire à distance par de grands mouvements circulaires. Me CHINEN est spécialiste de cette technique dangereuse, spectaculaire et redoutable.

l’Êku

C’est la rame des pêcheurs d’Okinawa. C’est une arme très puissante qui a montré son efficacité lors des affrontements entre pêcheurs. La partie plate peut décapiter un adversaire mais peut également projeter du sable pour aveugler.

Le kata enseigné dans notre école est “Chikin Akachu nu Ieku Di”, c’est à dire la technique d’Eku d’Akachu de l’île de Chikin. Ce kata utilise différentes techniques de coupe, projection de sable, sauts, etc. C’est une des armes favorites de Sensei Matayoshi, de Sensei Chinen et de Thierry Michel.

Cette arme, très difficile à maîtriser en raison de son déséquilibre et de l’utilisation de ses côtés asymétriques et des techniques de coupe offertes par le côté plat de la rame. L’Eku n’est enseigné qu’à très haut niveau de pratique, en Kobudo.

Le Nunti Bô

C’est une sorte de lance composée d’un baton long (1,70m) et d’une “pique” appelée Manji-Sai. Cette arme, d’origine chinoise, rappèle la hallebarde occidentale.
Le Nunti et le Manji-Sai ne sont enseignés qu’à partir d’un très haut niveau de pratique en kobudo.

Le Timbei et le Seiryûtô

Le Timbei est un bouclier. Réalisé à l’origine à partir d’une carapace de tortue, on le touve souvent aujourd’hui, en acier ou en aluminium (diamètre ~45cm). Il sert à se protéger mais aussi à attaquer l’adversaire. Le Seiryûtô est une machette avec une lame en acier de 60cm.

L’enseignement ne commence qu’à très haut niveau de pratique, en Kobudô.

Le Kwee

C’est une houe servant aux paysans d’Okinawa à bêcher. Son maniement est très difficile en raison de son poids et de son déséquilibre.
Il n’est enseigné qu’à partir d’un très haut niveau de pratique, en Kobudô.

Le Suruchin

C’est une longue corde lestée à ses extrêmités par des pierres. Les techniques sont similaires au lancé de filet des pêcheurs.
Le maniement est réservé uniquement aux Dan supérieurs.

Le Tekko

Le Tekko est une arme discrète et efficace, originaire d’Okinawa, utilisée principalement en Kobudô. Traditionnellement fabriqué à partir de pièces de métal comme des fers à cheval ou des outils agricoles, le Tekko se porte dans la main pour renforcer les coups de poing et protéger les phalanges. Cet instrument, souvent comparé à un poing américain, est conçu pour augmenter l’impact des frappes et permettre des techniques de blocage et de saisie.
En raison de sa nature compacte et de son potentiel destructeur, le maniement du Tekko est réservé aux pratiquants avancés, généralement ceux ayant atteint un niveau de Dan supérieur. L’enseignement de cette arme nécessite une maîtrise complète des techniques de base du Kobudô, ainsi qu’une compréhension profonde des principes de défense et d’attaque.
Le Tekko, par sa simplicité et son efficacité, incarne l’essence du Kobudô d’Okinawa : transformer des objets quotidiens en armes redoutables par le biais d’un entraînement rigoureux et d’une pratique disciplinée.